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MCCCCXCVIII

Le Miroir de Mariage1.

487 a I. — Comment l’acteur commence sa matere des amis de Fortune.



Moult
sont d’amis et de parens*
Qui se moustrent plus apparens
De paroles a leurs amis,
Quant Fortune hault les a mis,
Que du leur n’y vouldroient traire, 5
Quant Fortune leur est contraire,
Et conceillent en conceillent
Conceil perilleux, essillenta
Selon la voulenté qu’ilz ont,
Et faingnent ainsi qu’ilz le font 10
Par vraie amour et naturele.
Mais l’entencion n’est pas tele,
Car se l’ami avoit doleur,
Riens n’y meteroient2 du leur ;
Ains si tost qu’estat lui fauldroit, 15
Ung chascun d’eulx en son endroit
Le3 larroit, c’est chose commune :

* Vers 1-30 publiés par Tarbé, Miroir de mariage (1865), p. 1-2.
1. Ce titre manque.2. mettroient. — 3. Les.
a. Mauvais.