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le miroir de mariage

Ce sont les amis de Fortune,
Qui suient l’estat et l’avoir,
Non pas le corps, je vous di voir.
Mais l’ami de vraie amité
Suit l’ami en adversité,
Non pour remuneracion,
Pour estat, pour possession
Ne pour chose que cilz li donne,
Fors pour l’amour de sa personne,
Et le poursuit com vray afin (a)
Et porte (b) jusques a la fin
De cuer, de corps et de chevance,
Sanz fiction de decepvance.

II. Comment l’en pourra discerner entre vray ami et ami fortunel, et comment desir, folie, servitute et faintise viennent admonnester a franc vouloir qu’il se marie pour avoir lignie, afin qu’il puisse continuer son espece.

Et veulz tu congnoistre en appert (c)
Vray amy, aussi le couvert (d) ?
Le vray amy, se tu faiz mal,
Lui saichant, par especial
Le te dira pour toy garder.
Lors doiz tu a ce regarder,
Et s’aucuns besoings te court seure
Vraiz amis est qui en celle heure (e)
Apporte le sien, et avole(f)
De fait et non pas de parole,
Sanz ton parler, sanz ta requeste.

I. franchise.
(a). Parent. (b). Et le soutient. (c). Réellement. (d). Faux. (e). Presse. (f). Accourt.