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CHAPITRE III
LES PRÉPOSITIONS ET LEUR FLEXION PERSONNELLE

§ 104. La flexion casuelle du nom, ne comportant qu’un petit nombre de cas sans valeur concrète, est complétée par les prépositions. Il en va de même de celle des pronoms personnels, qui se combinent avec les prépositions pour donner les « pronoms prépositionnels ».

On peut distinguer deux types de prépositions : des proclitiques monosyllabiques qui gouvernent pour la plupart le datif (mais cf. § 125 sq. et 131), sont susceptibles d’affecter l’initiale de leur régime et se combinent avec les pronoms personnels; d’autre part, des prépositions accentuées polysyllabiques, où un élément nominal reste reonnaissable, qui gouvernent le génitif, ne se combinent pas avec les pronoms personnels, mais insèrent lorsqu’il y a lieu un adjectif possessif. C’est ainsi que ə (i) « dans » fait unəm (ionnam) « en moi », tandis que ə lɑ:hərʹ (i láthair) « en présence de » fait əm lɑ:hərʹ (im làthair) « en ma présence ». Le sentiment de l’origine nominale est maintenu ici d’autant plus nettement que le substantif composant est encore en usage, dans l’expression lɑ:hərʹ tʹi: (láthair tighe) « emplacement de maison ». Entre ces deux types il est des cas intermédiaires : prépositions gouvernant le génitif mais dont le caractère nominal est ou complètement ou partiellement effacé ; locutions composées terminées par une préposition simple, se construisant et se fléchissant comme celle-ci.

On distinguera ici les prépositions « simples », comportant une flexion personnelle, et les prépositions « composées », qui insèrent l’adjectif possessif.