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LE NOM

duel, formé par composition avec le premier élément αh (leath&#8209 ;) « moitié », qui exprime l’unité, non en tant qu’elle s’oppose à la pluralité (c’est là le rôle du singulier simple), mais en tant qu’elle s’oppose à la dualité : αvro :g (leathbhróg) « un soulier (sur deux) », litt. « un demi-soulier », ainsi er lʹαvro :gʹ (ar leathbhróig) « un pied chaussé (et l’autre nu) » ; αlɑ :v (leathlámh) « une main, un bras », er lʹαlɑ :vʹ (ar leathláimh) « manchot d’un bras » ; er lʹαǥlu :n’ (ar leathghlúin) « un genou en terre », αhu :lʹ (leathshúil) « un œil », d’où l’adjectif αhu :lʹəχ (leathshúileach) « borgne ». Dans les cas de ce genre, le composé désigne la totalité de l’objet exprimé par le deuxième terme. On voit la différence avec les cas où αh- a son sens propre, et où le composé désigne la moitié dé l’objet exprimé par le deuxième terme (voir § 63).

Divers préfixes permettent par ailleurs d’exprimer des nuances concrètes, et plus ou moins subjectives, de la notion de nombre. Ces cas, qui relèvent de la lexicographie plus que de la grammaire, seront mentionnés à propos de la composition nominale (cf. § 63).

Pour les différentes valeurs que permettent parfois d’exprimer diverses formations concurrentes de pluriel, voir § 49. Pour l’opposition d’un pluriel et d’un collectif dans les noms de profession ou de condition, voir § 140.

§ 19. Le cas.

Le nom distingue quatre cas : cas direct (nominatif-accusatif), génitif, datif, vocatif. La distinction du cas sujet et du cas régime, que connaît le pronom personnel (§ 74), est étrangère au nom. Les cas sont distingués par les mutations initiales qu’ils subissent et qu’ils entraînent, d’une part, par des désinences et alternances internes et finales, d’autre part.

Ces cas sont des cas grammaticaux, non des cas concrets. Ils se définissent donc par leur emploi, non par leur sens.

Le cas direct est le cas du nom qui ne dépend ni d’un autre nom ni d’une préposition. Pour des traces des cas directs après préposition, voir §§ 106 et 125. C’est le cas direct que l’on a quand le nom dépend directement d’un verbe, et quand