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AVERTISSEMENT.

lettres redoublées, qui modifient très-peu la prononciation. On n’a fait usage que d’un seul caractère pour chacune des différentes sortes de d, d’h, d’s, de t et de z, espèces de lettres qui ne diffèrent guère en Égypte que par le plus ou le moins d’intensité dans le son. On a employé seulement deux combinaisons de lettres, savoir, le gh qui représente l’r grasseyée, et le kh dont le son est semblable à celui du ch allemand ou du j espagnol ; on s’est servi aussi de l’apostrophe placée à la droite d’une voyelle, pour en exprimer le son guttural, et de la lettre q écrite seule, pour désigner le k emphatique auquel les habitans du Kaire ont coutume de substituer une sorte d’hiatus : on ne pouvait se dispenser de recourir à des signes convenus pour exprimer ces quatre consonnes, qui sont entièrement étrangères à notre langue ; on a adopté ceux-ci, parce qu’ils étaient reçus depuis long-temps des personnes qui s’occupent des langues orientales. Tout le reste, soit voyelle, consonne, diphthongue ou accent, doit être prononce comme dans notre alphabet : par exemple, ey, qui correspond parfaitement, dans l’arabe, à l’elif ou au fatha suivi de l’, prend le son de l’e avec l’accent grave, comme dans les mots bey, dey, et dans d’autres noms propres connus en France. Soueys se prononce comme s’il y avait Souès ; on a aussi écrit Suez, selon l’usage ordinaire.