Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
DE L’ÎLE DE PHILÆ.

maine ? ou seraient-elles l’ouvrage des Chrétiens qui, pendant long-temps, habitèrent en Égypte les grottes sépulcrales et les temples abandonnés ?

Nous avons parcouru les principaux édifices qui ont entre eux une dépendance mutuelle ; il en existe quelques autres sur la surface de l’île.

À quelque distance des temples, sur le bord du quai, subsiste encore une salle isolée, reste d’un édifice plus considérable. Les sculptures qui la décorent sont relatives à la mort d’Osiris ; et il est curieux de retrouver ici la représentation de cette fable sacrée, sachant que la mythologie égyptienne plaçait le tombeau d’Osiris dans l’île de Philæ. Cette salle renferme aussi plusieurs noms, plusieurs inscriptions cursives, parmi lesquelles il y en a de fort anciennes. On en remarque surtout une, au plafond, tracée avec de l’encre rouge, en plusieurs lignes, en caractères inconnus. Nous avons vu, sur d’autres monumens de l’île, des inscriptions cursives, grecques et latines ; d’autres écrites dans nos caractères européens. On trouve encore ici des noms et des sentences écrites en arabe. L’île de Philae réunit dans ses inscriptions bien des âges et bien des peuples différens ; et, sous ce seul rapport, elle serait déjà un des points les plus curieux de l’Égypte.

Il reste peu de constructions dans le nord de l’île, formé des dépôts limoneux du fleuve ; il est cultivé dans quelques endroits, les seuls, qui ne soient pas occupés par des décombres. Au milieu de cette partie de l’île, un pan de muraille est resté seul debout : il est de construction grecque ou romaine, décoré des triglyphes de