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CH. I, DESCRIPTION

l’ordre dorique, et bâti des débris de quelque monument égyptien. Un autre édifice romain, voisin de celui-ci, n’a point été achevé ; mais il est aisé d’y reconnaître un petit arc de triomphe. L’espace qui s’étend entre cet arc et les temples a été occupé par plusieurs constructions, mais qui ne paraissent pas avoir formé de grands monumens : les unes, démolies jusqu’à rase terre, semblent des plans tracés sur le sol ; d’autres ne se devinent plus que sous des monceaux de pierre et de poussière ; mais au-delà, en continuant de revenir vers le midi, on se trouve au pied de cet édifice percé à jour, qui frappe le premier la vue quand on découvre l’île.

C’est par sa blancheur, et surtout par son élégance, que cet édifice se fait ainsi remarquer. Les colonnes qui le composent, engagées dans des murs jusqu’au tiers de leur hauteur, forment une enceinte carrée, sans plafond, où l’on entre par deux portes opposées. Ces colonnes ne sont pas plus élancées que celles des autres temples, mais elles sont surmontées d’un dé égal au quart de leur hauteur ; ce qui donne à l’ensemble de l’édifice un air de légèreté qui contraste avec la proportion ordinaire des monumens.

Celui-ci n’est sculpté que dans quelques-unes de ses parties : il est manifeste qu’il n’a point été achevé, et l’on saisit avec une sorte d’empressement cette occasion d’étudier les procédés des Égyptiens dans la taille des pierres et dans la préparation des sculptures.

Cet édifice est, comme tous ceux de l’île, environné de quelques maisons de Barâbras, construites en briques non cuites, ou seulement en terre. Néanmoins, ce beau