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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

désignaient sous le nom de Philæ ; mais, outre que cette difficulté peut se lever, ainsi qu’on le verra dans les Mémoires sur la géographie ancienne de l’Égypte, plusieurs autres circonstances ne permettent pas de douter que l’île dont nous parlons ne soit très-certainement l’île de Philæ des anciens. Le grand nombre de noms et d’inscriptions mis, en diverses langues, sur les édifices de l’île, prouve assez qu’elle était un lieu remarquable, où tous les voyageurs s’efforçaient de pénétrer, et de laisser des marques écrites de leur voyage. Or, nul autre point plus important que l’île de Philæ n’est indiqué par les auteurs au-dessus de la cataracte.

Au reste, le nom de Philæ est tout-à-fait ignoré dans le pays ; cette île y est appelée Geziret el-Birbé (l’Île du Temple) ; cette même île a été aussi désignée au voyageur Norden sous le nom de Geziret el-Heif.

Avant d’entrer dans de plus grands détails sur l’île de Philæ, et pour donner une idée complète de sa position, il convient de faire la description des rives du fleuve, telles qu’on les voit de l’île même.

Si l’on regarde le nord, la vue ne peut se porter au loin, parce que le Nil forme un coude à l’ouest, et que les rochers de la rive gauche se projettent sur ceux de la rive droite. Au contraire, si l’on regarde vers le midi, le lit du Nil étant assez direct, on aperçoit jusqu’à plus d’une demi-lieue le cours de ce fleuve descendant de la Nubie, et serpentant au pied de rochers élevés de soixante à quatre-vingts mètres, qui le bordent immédiatement ; ce qui forme une grande et imposante perspective.

La rive orientale du fleuve, celle sur laquelle on ar-