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CH. I, DESCRIPTION

de granit qui s’avance dans le fleuve, à la pointe du sud, s’élève encore de quatre à cinq mètres[1] au-dessus du sol. L’île est formée, dans sa partie méridionale, de rochers de granit qui sont opposés au cours du fleuve, et, de l’autre côté, des dépôts que le Nil a laissés derrière ces rochers. Les travaux des hommes ont ensuite contribué à lui donner la forme que l’on voit aujourd’hui.

L’île a été entourée d’un mur de quai dont on retrouve partout des vestiges, et dont plusieurs parties sont même encore bien conservées. Ce mur est en talus, bâti en grès ; les pierres en sont taillées avec soin, et, en général, il est d’une belle construction. Quant à la multitude de parties saillantes et rentrantes que l’on y remarque, elle peut avoir eu deux motifs : le premier, de profiter de toutes les sommités de rochers que l’on pouvait rencontrer, afin d’y asseoir la fondation ; l’autre, de ménager des esplanades d’une suffisante étendue au-devant de quelques édifices antérieurement construits. D’ailleurs, il est probable que toutes les parties de ce mur n’ont pas été bâties dans le même temps, et qu’elles ont dû, à différentes époques, exiger des réparations : c’en est assez pour expliquer leurs contours irréguliers. Mais une chose est digne de remarque dans la construction des parties de murailles qui s’avancent dans le fleuve ; c’est que ces murs, au lieu d’offrir des surfaces planes, ont une courbure horizontale, dont la concavité est tournée du côté de l’eau. Cette concavité est, à la vérité, peu considérable ; néanmoins, on ne saurait

  1. Douze à quinze pieds.