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CH. I, DESCRIPTION

Le sud-ouest de Philæ est occupé par les temples ; le sud-est, par un grand nombre de maisons de Barâbras et par beaucoup de décombres. S’il était permis de croire, d’après les expressions de Strabon, qu’il y a eu une ville de Philæ, ce serait dans cet endroit qu’il faudrait en chercher la position ; mais, selon Diodore, les prêtres seuls pouvaient pénétrer dans l’île ; ce qui ne permet guère de croire qu’une ville y fût placée.

Il n’y a aujourd’hui dans l’île de Philæ qu’un très-petit nombre d’habitans, qui consiste en huit à dix familles. Ils font leur demeure dans quelques cabanes placées entre l’édifice de l’est et la galerie qui conduit du premier au second pylône, et aussi dans quelques-unes des chambres de cette galerie.

Lorsque les Français se présentèrent la première fois pour entrer dans l’île, les habitans firent résistance ; un grand nombre de Barâbras de l’île Begeh et de tous les environs s’étaient réunis à eux ; et pendant quatre jours, qui furent nécessaires pour préparer un radeau, ils se crurent vainqueurs ; mais à peine virent-ils les Français en mouvement sur le fleuve, qu’ils prirent tous la fuite et regagnèrent la grande île. Depuis, ceux de Philæ revinrent dans leurs habitations, et continuèrent d’y rester malgré les fréquentes visites des Français : cependant ils ne voyaient pas sans inquiétude la curiosité avec laquelle on parcourait les édifices de l’île. Quelques-uns de nous y étant retournés trois fois de suite, les habitans leur dirent que du temps des Mamlouks on les laissait plus tranquilles, et que, puisque c’était à cause des temples qu’on venait ainsi les troubler, ils se