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CH. I, DESCRIPTION

de cette opinion, des sculptures que nous venons de citer.

Dans le dernier des quatre bas-reliefs copiés à l’extérieur du temple[1], on voit Harpocrate, divinité qui est ici reconnaissable par le crochet et le fléau qu’elle tient entre ses mains, et par son attitude qui ne laisse jamais voir qu’une seule jambe. Devant cette divinité, sur un autel, sont des fleurs de lotus ; un prêtre tient un vase et verse de l’eau sur ces fleurs. Le socle sur lequel le dieu est élevé, porte une inscription qui a été gravée à la main, et dont les caractères sont ceux de l’inscription intermédiaire de la pierre trouvée à Rosette.

Nous avons attendu que nous fussions arrivés à la description de ce bas-relief, pour donner de nouvelles raisons de croire que la ligne brisée en zigzag est l’hiéroglyphe de l’eau, ainsi qu’un grand nombre de personnes le supposent. Déjà nous aurions pu faire remarquer dans la planche 14, qu’il sort du goulot d’un vase et du bec de l’autre de semblables lignes en zigzag, qui ne sauraient représenter autre chose que la liqueur contenue dans ces vases. Mais ici la chose est plus manifeste : le prêtre penche le vase, et il en découle trois lignes brisées ; comme elles tombent sur des fleurs de lotus, fleurs qui ne croissent qu’au milieu des eaux du Nil, on ne peut guère mettre en doute que ces lignes ne figurent l’eau, soit l’eau en général, soit seulement celle du Nil au temps de son accroissement et lorsque les lotus s’y développent. Je ne sache pas que l’on ait

  1. Voyez planche 15, figure 15.