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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

de force en les liant ensemble, et de les mieux graver dans la mémoire, qu’on ne pourrait le faire en présentant des faits sans liaison et des observations sans but ; mais nous avons dû réserver pour ce dernier paragraphe la recherche de l’âge des monumens de Philæ.

Si l’on considère d’abord dans ces monumens leur état de conservation, leur couleur plus blanche ou plus noirâtre ; qu’enfin on veuille juger de leur âge par leur apparence, on sera porté à croire que le grand temple est le plus ancien monument de l’île, et que l’édifice isolé de l’est en est au contraire le plus moderne. Ces indices, il est vrai, seraient insuffisans, si, en examinant ensuite la position relative des édifices, pour en déduire l’ordre successif dans lequel ils ont été construits, on ne s’assurait encore que, dans leur distribution irrégulière, ils ont tous été coordonnés par rapport au grand temple. Les irrégularités qui se voient dans l’ordonnance de ces monumens s’expliquent d’une façon fort raisonnable en supposant que le grand temple était construit d’avance, et précédé de deux galeries comme celle qui subsiste à l’est, que l’on a voulu depuis lui donner une longue avenue qui eût son origine à l’extrémité méridionale de l’île, mais que la forme même de celle-ci n’a pu permettre que l’avenue fût dans la direction de l’axe du temple ; qu’enfin le grand pylône a été placé de manière à n’être pas trop oblique à l’avenue ni au grand temple. Nous avons déjà dit (§. iv) comment nous croyions qu’on pouvait expliquer la position de la colonnade orientale et celle de l’édifice du midi. Quant au temple de l’ouest, il est manifeste qu’il a été coordonné au grand