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CH. I, DESCRIPTION

pylône, auquel il est perpendiculaire ; et nous supposons qu’il a remplacé une galerie semblable à celle de l’est, et qui peut-être dès-lors commençait à tomber en ruine.

Quant à l’édifice de l’est, qui est aussi bien conservé que ce dernier, et qui même paraît plus nouveau, soit à cause de sa blancheur, soit parce qu’il n’a jamais été achevé, nous sommes portés à le regarder comme un des derniers édifices que les Égyptiens aient bâtis.

Nous n’étendrons pas plus loin ces conjectures, qui n’ont que de légers fondemens et peu d’intérêt : il nous suffit d’avoir montré que la disposition relative des monumens est d’accord avec leur apparence, pour faire assigner au grand temple une époque plus reculée qu’aux autres édifices.

Mais, afin de présumer l’époque des plus anciens, recherchons quel âge on peut attribuer aux plus modernes. Sans doute, ils ne sont pas postérieurs à la conquête de l’Égypte par les Perses. Les vainqueurs étaient plus ennemis de la religion que de la nation même ; les troubles, les révoltes, les guerres qui se succédèrent depuis la conquête, n’ont pu permettre que l’on érigeât de si grands édifices, et d’une si longue exécution, surtout aux limites les plus reculées de l’Égypte, et dans un lieu où ils devaient rester ignorés. Ces édifices sont d’ailleurs du style égyptien, sans mélange : comment croire que les maîtres du pays n’eussent pas mis quelque part l’empreinte de leur goût, et laissé des traces de leurs arts ? Les plus modernes des édifices égyptiens de Philæ doivent donc avoir au moins deux mille