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ET DES CATARACTES

ment frappé dans les excursions que j’ai faites au travers des rochers et des carrières, insensible à la fatigue, ainsi qu’à l’ardeur dévorante du soleil. Où pouvais-je trouver un site qui réunisse plus de grands effets, qui excite plus la curiosité, qui réveille plus de souvenirs ? Il faudrait, pour y transporter le lecteur, ou les couleurs d’un peintre habile, ou la plume d’un grand écrivain : mais le voyageur doit se borner au récit des impressions qu’il a reçues ; heureux s’il peut les faire partager[1] !

Je terminerai cette description des environs de Syène en mentionnant une grande vallée située au midi, qui est aujourd’hui ensevelie sous les sables, et que l’on dit avoir été jadis bien cultivée. C’est peut-être de ce local que veut parler Léon l’Africain, quand il rapporte que Syène a un sol fertile en blé ; car on a vu que cette ville est aujourd’hui resserrée par le Nil et par les montagnes, et que son territoire actuel ne possède que des palmiers. El-Edriçy l’appelle une ville petite, mais riche et peuplée[2].

Il faut citer encore une position appelée Gharby Asouân ou Syène occidentale, située sur la rive gauche du Nil, en face d’Éléphantine : ce nom répond très-bien à celui de Contra-Syene connu de l’antiquité. Il n’y a plus aujourd’hui en ce lieu qu’un couvent qobte abandonné, situé dans le rocher à mi-côte, et qui domine le pays. La montagne a été creusée très-anciennement, et il se trouve que l’intérieur de l’édifice renferme

  1. L’ingénieux auteur du Voyage dans la haute et la basse Égypte a pu donner à ses tableaux tout l’intérêt d’un voyage pittoresque et le charme d’un style vif et animé, que ne comportent pas les descriptions suivies de cet ouvrage.
  2. Geogr. Nub. Paris, 1619, p. 17.