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ET DES CATARACTES.

devraient en apparence être moindres, puisque la vitesse est moins grande, et que les mêmes écueils seraient beaucoup trop élevés pour que l’eau pût les franchir ; cependant l’on a vu que la chute, dans le bas Nil, était triple ou quadruple de ce qu’elle est dans le haut Nil. Cela doit porter à croire qu’il existe encore une barre peu élevée dans la plus grande partie du lit ; barre qui, noyée au temps de la crue, n’est mise à découvert qu’à l’abaissement du fleuve, et donne lieu alors à des ressauts plus sensibles.

Il suit encore de cette description, que la forme du lit est extrêmement inégale, et par conséquent aussi la pente et la vitesse ; d’oit il résulte qu’il n’y a pas un niveau unique établi dans toute la largeur du fleuve, mais, au contraire, des rapides nombreux, et des remous tels que plusieurs canaux ont un courant opposé à celui du fleuve. La plus grande vitesse du cours est sur la rive gauche, c’est-à-dire, dans le canal navigable, où la barre n’est pas apparente ; la profondeur y est sans doute considérable.

Ce n’est qu’assez loin au-dessous de Chellâl que l’équilibre et le niveau sont rétablis dans toute la largeur du cours. Il y a bien encore des remous et des refoulemens jusqu’à Éléphantine, et de l’autre côté jusqu’à Philæ : mais ces remous sont accidentels ; le fleuve ne fait que baigner toutes ces îles dont son cours est rempli, sans offrir rien de semblable à une chaîne qui le traverse, ainsi que cela paraît avoir lieu à Chellâl. C’est là ce qui caractérise le local de la cataracte, lequel n’occupe pas, comme l’ont pensé quelques-uns, tout le bassin