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CH. II, DESCRIPTION DE SYÈNE

compris entre Syène et Philæ. C’est là aussi ce qui fait reconnaître le vrai site des anciennes catadupes. Enfin, c’est dans toutes ces circonstances réunies que l’on va retrouver les principaux traits des descriptions des anciens : quelques méprises que l’on reproche aux auteurs de l’antiquité, il est rare de ne pas rencontrer dans leurs récits la vérité à côté de l’erreur.

§. III. Relations des auteurs sur la dernière cataracte.

Je vais citer les passages des auteurs, en suivant l’ordre des temps, et je les rapprocherai de l’état actuel des lieux ; mais auparavant je ferai remarquer que le nom moderne de Chellâl répond aux noms anciens de catadupe et de cataracte. Catadupe, formé de deux mots grecs, signifie proprement chute bruyante ; cataracte, un lieu escarpé d’où l’eau se précipite. En arabe, Chellâl doit s’entendre d’un précipice d’où l’eau s’écoule avec impétuosité.

« Le pays au-dessus d’Éléphantine, dit Hérodote, est roide et escarpé. En remontant le fleuve, on attache de chaque côté du bateau une corde, comme on en attache aux bœufs, et on le tire de la sorte. Si le câble se casse, le bateau est emporté par la force du courant[1]. »

On reconnaît aisément dans ce passage le lieu que je viens de décrire, et l’usage qui subsiste encore pour la navigation. Il faut de même reconnaître la cataracte dans le chapitre qui précède, et où l’historien parle d’après un prêtre de Saïs. Ce prêtre lui dit « qu’entre

  1. Hérodot., l. ii, c. 29, trad. de M. Larcher.