Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/357

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
CH. ii, DESCRIPTION DE SYÈNE

première, avant le lac de Tzana. Elle prend son nom d’une rivière qui se jette dans le fleuve un peu au-dessous ; sa hauteur est estimée à vingt pieds : la nappe d’eau est très-large, et présente un coup d’œil magnifique[1].

La troisième est celle d’Alata, située au sortir du lac, la plus grande et la plus imposante que Bruce ait observée ; elle a quarante pieds de hauteur : le P. Lobo avait estimé celle-ci à cinquante pieds. C’est à un demi-mille au-dessous qu’on voit un pont sur le Nil, ayant une seule arche.

En traversant la grande chaîne de montagnes qui suit le parallèle du onzième degré, et qui borne au nord le pays des Gongas, chaîne excessivement élevée, le Bahr el-azraq a trois autres chutes considérables[2] et voisines l’une de l’autre ; mais il est impossible d’ajouter foi à la hauteur qu’on rapporte pour la première de ces cataractes, c’est-à-dire deux cent quatre-vingts pieds. On sait que le saut du Niagara, qui, du côté des États-Unis, a cent soixante pieds environ, et d’où il sort un nuage continuel qui s’aperçoit à une grande distance, présente un phénomène qui est unique sur le globe. D’ailleurs, à la manière dont Bruce décrit ces trois cataractes, il est aisé de deviner qu’il ne les a pas vues de ses propres yeux.

Il en est de même de la cataracte suivante, qui est beaucoup plus connue, et qui fait la septième, suivant ce voyageur ; elle est située au-dessus d’Ibrim, et on l’appelle Gianadel, nom que plusieurs écrivent Jan--

  1. Voyage de Bruce, t. III, p. 642 et suiv.
  2. Ibid., p. 481 et suiv.