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ET DES CATARACTES.

Adel, mais sans fondement : on croit qu’elle est due à une chaîne de montagnes qui va de l’est à l’ouest, vers le 22° 15′ de latitude. Enfin la dernière est celle que j’ai décrite.

El-Edriçy rapporte que les barques de Nubie sont forcées de s’arrêter à la montagne de Gianadel, et que de là les marchandises sont transportées à dos de chameau jusqu’à Syène, qui en est éloignée de douze stations. « En cet endroit, dit-il, le côté qui regarde l’Égypte est escarpé, et le Nil se précipite à travers des rochers aigus avec une impétuosité et une violence épouvantables[1]. » Une station représente une journée de marche de chameau ; la valeur moyenne des stations, dans la Géographie d’el-Edriçy, est de vingt-cinq mille pas : mais il paraît que la difficulté des chemins doit faire réduire cet espace de plus de moitié ; car il n’y a guère que cent à cent vingt mille pas de Gianadel à Syène.

Selon Abou-l-fedâ, « les deux chaînes de montagnes qui enferment la haute Égypte partent de Genâdil : au-dessus d’Asouân, il y a une montagne d’où le Nil coule et forme une cataracte à travers des rochers aigus et élevés, où les barques ne peuvent passer ; c’est là la limite de la navigation des Nubiens, du côté du nord, et des Égyptiens, du côté du midi[2]. » Michaëlis pense que Genâdil[3] est un nom propre également donné à la chute de Syène et à celle qui est au-dessus : j’ignore sur quoi il appuie son opinion ; mais, si elle était fondée,

  1. Geogr. Nub., pag. 17 ; Paris, 1619.
  2. Abulf. Descript. Ægypt., p. I ; Gotting., 1776.
  3. Ce mot est écrit ainsi dans Abou-l-fedâ.