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CH. III, DESCRIPTION

sont que très-peu endommagées, surtout dans le côté de la salle qui regarde le nord. Cependant la couleur sombre de toutes les murailles annonce une grande vétusté ; il y a peu de monumens égyptiens où le ton de la pierre soit plus rembruni.

Une construction plus récente, que l’on a ajoutée à la partie postérieure du temple, et qui en a imposé aux voyageurs[1], fait encore ressortir cette ancienneté de l’édifice ; la couleur en est moins foncée, comme les pierres en sont aussi moins considérables. Quoique faite avec assez de soin, cette construction laisse apercevoir qu’elle n’est pas égyptienne. Les assises sont régulières, mais d’une plus petite dimension. L’appareil est soigné ; mais les colonnes sont engagées dans toute leur hauteur ; ce qui jamais ne s’est rencontré dans les monumens égyptiens. La pièce qu’enferme cette construction, s’adapte fort bien à la grande salle, dont on n’a fait que prolonger les murailles jusqu’au dehors du temple ; mais cette nouvelle salle interrompt la galerie continue qui environnait l’ancienne ; et dans les temples de cette espèce, comme dans tous les autres, jamais la galerie n’est interrompue. Enfin l’on n’y voit aucune espèce de sculpture, soit en dedans, soit en dehors. Il est donc certain que cet ouvrage est postérieur au temple égyptien ; mais le soin qu’il y a dans l’appareil ne permet pas de l’attribuer aux Chrétiens ni aux Arabes, et je suis porté à le regarder comme l’ouvrage des Romains.

Une particularité que présente la salle antique, c’est l’évasement des portes ; je ne connais pas un seul autre

  1. Voyez pl. 35, fig. 1 et 3, au point a.