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DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

exemple d’embrasure oblique dans les portes des monumens égyptiens. Les gonds qui servaient à faire rouler les deux portes du temple ont disparu, ainsi que les portes elles-mêmes ; mais on voit encore les trous dans lesquels ces gonds étaient placés.

La disposition de ce petit édifice est un modèle de simplicité et de pureté, comme le lecteur peut en juger par le plan qu’il a sous les yeux[1]. On ne peut s’empêcher d’y reconnaître le type des premiers temples grecs. Cette disposition est conforme à celle qu’on appelait périptère chez les anciens : Vitruve donne ce nom à un temple carré ou rectangulaire, environné de colonnes, formant tout autour une galerie continue. En Égypte, on trouve plusieurs édifices qui ont cette même disposition ; mais ce qui distingue les temples d’Éléphantine, c’est que la galerie a des piliers carrés sur les deux côtés longs, et des colonnes sur les deux autres ; les deux parties latérales ont sept piliers chacune ; les façades antérieure et postérieure ont deux piliers aux angles, et deux colonnes au milieu ; l’entre-colonnement des façades est plus large que celui des côtés.

Si l’on jette la vue sur l’élévation[2] composée de lignes si simples, et en apparence sans art, l’œil est satisfait de l’harmonie qui règne entre les membres d’architecture. Cet effet tient surtout à ces lignes continues que présentent la corniche et le cordon, et que répètent le stylobate et le soubassement. Quand on est habitué à l’architecture des Grecs, ainsi qu’aux règles établies pour les entre-colonnemens, pour les hauteurs des colonnes

  1. Voyez pl. 35, fig. 1.
  2. Voyez pl. 35, fig. 2.