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CH. III, DESCRIPTION

d’Éléphantine dont je viens de considérer le personnage principal, ainsi que chacun des autres bas-reliefs où le belier figure ; mais cette étude m’entraînerait trop loin, et je laisse aux savans et aux lecteurs curieux de cette espèce de recherche, à étudier ces différentes sculptures, surtout la grande barque, ornée en poupe et en proue d’une tête de belier.


§. VI. Recherches historiques et géographiques.

Presque tous ceux qui ont écrit sur le gouvernement de l’Égypte, ont admis qu’il avait existé dans cette région un royaume particulier sous le nom de royaume d’Éléphantine, et ces divers auteurs l’ont regardé comme circonscrit dans l’enceinte de l’île qui est devant Syène. Tout lecteur sensé conviendra que cette opinion est inadmissible en elle-même, à part les difficultés que présentent ces prétendues monarchies contemporaines entre lesquelles on a voulu partager l’Égypte. Que penser d’un royaume qui n’aurait eu que mille quatre cents mètres de long sur quatre cents mètres de large ? Est-il à croire qu’il eût pu rester indépendant et libre durant neuf générations, nombre qui est celui des princes de la dynastie d’Éléphantine, selon Jules Africain, et qu’Eusèbe même porte à trente et un ? Qu’une maison originaire d’Éléphantine ait été assise sur le trône d’Égypte, c’est ce qu’il serait assez naturel de penser pour expliquer cette dynastie, et c’est ainsi que l’a imaginé M. de Pauw. Cette conjecture n’est pas dénuée de vraisemblance ; et je devais la mettre sous les yeux du