Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

près Dodecaschœni et Sacra-Sycaminus, ne fournit-il pas encore un argument contre la supposition d’un emplacement unique pour le lieu appelé Philæ ? car 20′ équivalent à quatre fois la distance qu’il y a entre Syène et l’île aujourd’hui connue sous ce nom.

D’Anville a cherché à concilier Pline, Étienne et Ptolémée avec Hérodote, et pour cela il lui a fallu supposer qu’ils avaient commis des erreurs très-graves ; mais il n’a pas fait attention à la position que Ptolémée donne à Metacompsos à l’égard de Syène : c’était de ce dernier point qu’il fallait partir, et non des points de Philæ ou d’Éléphantine, qui n’étaient pas aussi bien déterminés, j’entends géographiquement ; car les deux îles qui contiennent des monumens, et qui font l’objet de nos descriptions, sont incontestablement celles qui ont eu de la célébrité chez les anciens.

Maintenant, si l’on admet cette application du nom d’Éléphantine à toutes les îles qui occupaient le cours du fleuve depuis Syène jusqu’aux limites de l’Éthiopie, on concevra que ces îles ont pu faire un petit gouvernement à part ; les auteurs l’auront décoré du nom pompeux de royaume ; et ce gouvernement, étant héréditaire, a pu donner lieu à ce qu’on a nommé dans la suite la dynastie d’Éléphantine.