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DES ANTIQUITÉS D'EDFOU.

vivres, je ne m’arrêterai pas davantage à le décrire ; mais c’est un fait digne d’attention, que toutes les grandes villes de l’ancienne Égypte ont subi le même sort que celle qui nous occupe, et dont il nous reste un si grand monument ; leur population s’est dissipée ; aux cités qui furent les plus florissantes, à commencer par Thèbes, Memphis, Héliopolis, rien n’a succédé que des hameaux ou une solitude absolue.

La ville qui a fleuri au lieu où est Edfoû, a laissé quelques traces de son existence ; mais la tradition ne nous en a conservé presque aucun souvenir, et ce qu’en disent les anciens se réduit à peu de mots. Nous devons aux Grecs qui ont occupé l’Égypte, le seul nom que l’antiquité nous en ait conservé : elle fut nommée par eux la grande ville d’Apollon, Apollinopolis magna ; ce qui la distingue d’Apollinopolis parva, située à deux myriamètres et demi[1] au-dessous de Thèbes. Mais cette dénomination et toutes les autres dénominations semblables ne retracent point les vrais noms antiques des lieux de l’Égypte[2]. Les Grecs, qui rapportaient tout à leur mythologie, voyaient leurs dieux partout ; c’est ainsi qu’ils ont distribué, pour ainsi dire, entre les villes égyptiennes, presque toutes leurs divinités.

La ville d’Apollinopolis magna était située, suivant Strabon, entre Latopolis et Syène, au-dessus de la ville des Éperviers. Pline la met au rang des plus célèbres villes de la Thébaïde, et il fait mention du nome Apol-

  1. Cinq lieues.
  2. Je ne ferai pas ici la recherche de l’ancien nom d’Edfoû : ce point sera traité dans un travail général sur la géographie comparée.