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CH. VII, DESCRIPTION

derrière est une petite figure à tête d’ibis. Je vois là tous les signes de la néoménie du solstice d’été, ou du premier mois de l’année : le lotus, qui indique la crue du Nil ; le soleil ou Osiris dont l’œil est l’emblème, suivant Plutarque), au sommet de sa course ; l’ibis, signe de l’inondation[1] ; enfin le croissant ayant les pointes tournées en haut, ce qui marque la nouvelle lune, suivant Horapollon[2].

Le premier personnage de toute la frise est encore une figure à tête d’ibis, offrant le vase, emblème de l’inondation, le vas aquarium d’Horapollon ; le même se retrouve encore au quinzième rang après l’escalier, et aussi au vingt-septième : il tient dans la main le même objet qui est sur le croissant, c’est-à-dire l’œil d’Osiris ; devant lui sont des caractères non moins expressifs de l’inondation et du solstice d’été, savoir, l’ibis, l’hiéroglyphe de l’eau, et le soleil avec trois jets de rayons, ce qui peint la lumière dans toute sa force ; enfin un petit verseau qui est l’emblème le moins équivoque. Ce même verseau se remarque devant la vingt-cinquième figure avec le soleil rayonnant, et aussi devant la trente-neuvième. Enfin la vingt-sixième figure a parmi ses hiéroglyphes deux groupes de lotus, et au-dessous, deux phallus, signe de la virilité, de la fécondation. Je pourrais montrer l’ibis, le lotus, le vase d’où l’eau s’épanche, et le signe de l’eau lui-même, partout répétés ; mais l’examen de la gravure les fera aisément reconnaître au lecteur.

  1. Voyez l’Histoire naturelle et mythologique de l’ibis, par J. C. Savigny
  2. Quatrième hiéroglyphe d’Horapollon, liv. i.