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D’EL-KÂB OU ELETHYIA.

lequel est absolument sans autre jour que celui de la porte.

Les murs du sanctuaire sont couverts, en dehors et en dedans, d’hiéroglyphes et de figures sculptés, représentant des cérémonies religieuses. L’ensemble de ce petit monument est aussi pur dans son plan, qu’il est simple dans son exécution.

Le caractère de solidité que les Égyptiens ont imprimé à tous leurs ouvrages, se montre encore ici dans le talus des murs du sanctuaire, et aussi dans l’épaisseur qu’on leur a donnée pour un aussi petit édifice, si l’on compare cette dimension avec leur hauteur et leur peu d’étendue. Ces murs sont bâtis, comme ceux des grands monumens, en grosses pierres de taille.

Parmi toutes ces ruines, où reconnaître le temple de Lucine ? On sait que cette déesse présidait aux accouchemens, et que c’était Junon, que les Latins adoraient sous ce nom, et les Grecs sous celui d’Eileithyia : mais on ne retrouve ici aucun de ses attributs ; et il est plus naturel de penser que son temple était le grand monument placé au centre de la ville consacrée à cette divinité, et dont elle portait le nom.

En s’approchant de la chaîne arabique vers le nord et près du village d’el-Mahammed, on s’aperçoit que cette grande masse[1] qu’on avait prise d’abord pour une porte colossale, n’est qu’un rocher distinct du corps de la montagne, et dont on a exploité le pourtour et le centre, pour en tirer de la pierre qui a vraisemblablement servi à la construction des édifices que nous venons de par-

  1. Voyez g, pl. 66, fig. 1, et pl. 67, fig. 1.