Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/541

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
352
CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

courir. Cette exploitation a été conduite de manière que le grand rocher saille de tous côtés perpendiculairement au niveau de la plaine. On a ensuite vidé l’intérieur, et ménagé deux énormes pieds-droits, pour supporter les parties supérieures qu’on ne pouvait extraire facilement. On a encore conservé dans le milieu un fort pilier pour soutenir davantage le ciel. Les formes régulières de chaque partie, celle de la masse en général, et les effets du jour qui la traverse, lui donnent, aux yeux du voyageur qui parcourt le Nil, l’apparence d’un monument d’architecture. C’est cet objet remarquable au loin, qui, lorsque nous descendions le fleuve, fixa particulièrement notre attention sur cette plaine, où nous cherchions les ruines d’Elethyia, et nous reconnûmes bientôt l’enceinte auprès de laquelle nous débarquâmes. En s’approchant de plus en plus de cette masse singulière, l’illusion qu’on avait éprouvée renaît quelquefois, et le doute augmente encore à l’aspect des couches ou lits du rocher, qui se trouvent assez égaux entre eux, parallèles à l’horizon, et par conséquent se correspondent très-bien d’un pied-droit à l’autre.

Après avoir examiné tous les objets que la plaine offrait à ma curiosité, je commençai à parcourir la montagne en revenant sur mes pas ; j’y trouvai plusieurs grottes qui sont indiquées sur le plan général des ruines[1], et parmi lesquelles on en remarque deux principales. Je fus vivement frappé d’y voir un très-grand nombre de tableaux de la vie civile des anciens Égyptiens ; chose unique jusqu’alors parmi les ruines

  1. Voyez m, pl. 66, fig. 1.