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D’EL-KÂB OU ELETHYIA.

de l’Égypte, où nous n’avions rien trouvé que des temples couverts de représentations religieuses, ou des palais décorés de scènes militaires. On trouve ailleurs, parmi de grands tableaux religieux, quelques détails isolés de la vie domestique, mais point de description suivie des usages et des procédés des arts, tandis qu’on voit ici tous les détails de la culture des grains, le labourage à bras d’homme ou avec des bœufs, le passage du cylindre sur les sillons, les semailles, l’emploi de la herse, la moisson, le glanage, le dépiquage du grain sous les pieds des bœufs, le vannage, l’emmagasinement et l’enregistrement des récoltes (et, par suite, l’écriture) ; la pêche au filet et la salaison du poisson ; la chasse aux toiles, et la préparation du gibier pour le conserver ; la vendange et le logement des vins ; la méthode encore usitée en Égypte pour faire rafraîchir les boissons ; la rentrée des troupeaux ; le chargement des barques, et la navigation à la voile et à la rame ; le pesage des animaux vivans à la vente, et la préparation des viandes ; une offrande domestique[1] ; l’embaumement et les funérailles des particuliers depuis leur mort jusqu’à la translation de leurs corps dans les puits ou caveaux des momies ; enfin la danse et la musique[2]. On remarque, presque partout, un chef pour chaque travail particulier. On y voit les femmes mêlées, sans voile, avec les ouvriers ; ce qui indique assez que l’usage qu’elles ont, en Égypte,

  1. Voyez pl. 68, et pl. 69, fig. 1, 2, 3, 4. Tout ceci se trouve dans la première des deux grottes : le repas et les offrandes que l'on fait au maître du logis sont les seuls objets qui aient quelque ressemblance avec les cérémonies religieuses.
  2. Voyez pl. 70 et 71. Ces sujets se trouvent dans la seconde grotte.