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ET DE SES ENVIRONS.

et le sol de la ville s’exhaussait rapidement. Au milieu des décombres qui bordent le fleuve de ce côté, on voit aussi des restes de l’ancien quai, qui devait être fort étendu ; il paraît avoir été élevé successivement, et à des époques éloignées les une des autres. On y reconnaît les travaux des anciens Égyptiens, ceux des Romains et des Arabes. Depuis long-temps il n’y a été fait aucune réparation ; les habitans d’Esné ne connaissent actuellement d’autres moyens pour se défendre contre les envahissemens du fleuve, que de jeter sur la rive menacée les débris des maisons ruinées.

Au fond de la petite place qui est devant le port, on trouve à gauche une rue de dix à douze mètres de largeur, et de cinquante à soixante mètres de longueur, qui se dirige parallèlement au Nil. En face de cette rue est la maison d’Haçan-bey, où étaient réunis les principaux établissemens de la garnison française. La rue tourne ensuite à angle droit vers l’ouest, s’élargit successivement, et conduit à la grande place, qui est à quatre-vingt mètres de la maison d’Haçan-bey. La grande place a une forme rectangulaire de quatre-vingt mètres de longueur, du nord au sud, sur quarante mètres de largeur. Les côtés de l’est, du sud et du nord, présentent des bâtimens modernes d’une construction assez régulière ; le côté du nord est surtout remarquable, parce qu’il est presque entièrement formé de la façade d’un okel très-bien construit : cet okel est composé d’une grande cour, environnée d’une galerie qui donne issue à tous les magasins ; au-dessus est une galerie semblable qui conduit aux logemens des marchands et