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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

Une partie de la brave 21me demi-brigade légère, après avoir vaincu et dispersé les Mamlouks, jouissait àEsné de la paix qu’elle avait conquise, et beaucoup de ses soldats trouvaient autant de plaisir que de profit à y exercer leurs anciens métiers. De tous côtés s’élevaient des établissemens français : les habitans d’Esné les voyaient avec plaisir, et en profitaient; les jeunes Égyptiens se mettaient en apprentissage chez les ouvriers français : les usages, les costumes, le langage, se mêlaient de manière à faire croire qu’ils se seraient bientôt confondus.

Le lieu ordinaire du débarquement, ou ce que l’on appelle le port d’Esné, est à peu de distance de la maison d’Haçan-bey, vers le milieu de la ville. En mettant pied à terre, on voit à sa droite une longue suite de maisons bâties sans uniformité ; elles sont protégées contre le fleuve par les restes d’un ancien quai, que l’on aperçoit encore au milieu des décombres. À gauche du port, le Nil est bordé de maisons, dont quelques pans ont été entièrement emportés par le fleuve. Dans cette espèce de tranchée, faite par le Nil, on aperçoit des restes de constructions de différens âges, élevées les unes sur les autres : les matériaux que, de tout temps, on a employés à la construction des maisons particulières, n’étaient pas assez précieux pour être recueillis ; les débris d’une maison servaient de fondation à celle qui lui succédait,

    la haute Égypte. Nous revîmes avec eux tous les monumens que nous avions déjà relevés, et un nouveau séjour sur les ruines de Thèbes nous fournit tous les renseignements que nous pouvions désirer sur les antiquités de cette ville célèbre, qui renferme à elle seule plus de monumens que le reste de l’Égypte.