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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

est double des autres ; il conduit de la porte principale à celle du temple, dont la façade se dessine en saillie dans le fond du portique. À gauche et à droite, dans les renfoncemens formés par la saillie du temple, on aperçoit deux portes, qui sont, ainsi que celle du milieu, tellement encombrées, qu’elles ne laissent aucun moyen de s’assurer si les parties de l’édifice, auxquelles elles conduisaient, existent encore.

Le portique a seize mètres cinquante centimètres de profondeur, sur une largeur double ; il est fermé latéralement par des murs verticaux qui s’élèvent jusqu’a plafond, et n’est éclairé que par les entre-colonnemens de la façade. Le jour qui pourrait pénétrer par ces entre-colonnemens est encore diminué par des murs dans lesquels les colonnes sont engagées jusqu’au tiers de leur hauteur. Les battans de la porte d’entrée s’élevaient aussi à la même hauteur, en sorte que tout l’intérieur était éclairé d’une manière uniforme et mystérieuse, entièrement conforme aux cérémonies que l’on y célébrait, et que l’on dérobait aux yeux de la multitude.

La porte du milieu, dans le fond, est, comme nous l’avons dit, tellement encombrée, qu’il nous a été impossible de nous y frayer un passage : elle conduisait dans l’intérieur du temple, qui devait répondre à la magnificence de son portique. Nous avons essayé de donner une idée de son plan (voyez planche 72, tome 1), en le restaurant d’après ceux des temples d’Edfoû et de Denderah. Un second portique décoré de colonnes moins élevées que celles du premier, quelques salles successives, enfin le sanctuaire, qui était isolé au milieu du