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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

d’eux une multitude de détails intéressans. Ce sont en quelque sorte des bouquets de plantes indigènes, parmi lesquels on distingue particulièrement le régime, la feuille et la fleur du palmier, la vigne et son fruit, le lotus et le jonc : ces plantes paraissent attachées par cinq liens horizontaux qui forment une partie de la décoration du fût de la colonne.

Le chapiteau, pl. 78, fig. 3, a plus de hauteur que les autres, en conservant la même saillie ; ce qui lui donne beaucoup plus de légèreté et d’élégance. Il est composé de huit branches de palmier attachées autour de la campane. La simplicité et la pureté de ce chapiteau se réunissent à ses autres qualités, pour lui assurer le premier rang parmi ceux que les Égyptiens ont composés. Quoique les dessins des voyageurs modernes, qui semblent avoir pris à tâche de le défigurer, n’aient pu en donner qu’une bien faible idée, il a pourtant fixé l’attention de quelques architectes, qui l’ont employé dans des édifices particuliers : son extrême beauté doit faire concevoir l’espérance de le voir un jour embellir de grands monumens, et contribuer à donner un nouveau caractère à l’architecture du XIXe siècle.

Il n’en sera pas de même du chapiteau représenté pl. 78, fig. 5 ; cependant on ne pourra s’empêcher de remarquer, en jetant les yeux sur notre dessin, que les Grecs y ont évidemment pris le goût des volutes du chapiteau ionique. La multiplicité des détails de sculpture de ce chapiteau en rendait l’exécution difficile ; néanmoins les Égyptiens y ont mis beaucoup de précision.

Au-dessus de ces chapiteaux on a tracé des sections