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ET DE SES ENVIRONS.

faites à différentes hauteurs, pour indiquer les saillies de leurs diverses parties. Quelques-uns de ces chapiteaux sont composés d’une campane régulière et continue ; d’autres sont découpés en quatre ou huit parties. La campane du chapiteau à feuilles de palmier est découpée en autant de parties qu’il y a de palmes.

Dans le dessin géométral, la partie supérieure du chapiteau paraît un peu lourde ; mais il est facile de voir que la perspective devait faire disparaître entièrement ce défaut. Il suffira, pour s’en convaincre, d’examiner les dessins représentés pl. 75, en observant que le point de vue d’où ils ont été pris n’est pas encore le plus favorable, à cause de l’encombrement du portique. On doit même admirer l’adresse avec laquelle les Égyptiens ont su voiler un défaut que la solidité de la construction ne permettait pas d’éviter ; car on n’aurait pu diminuer l’épaisseur de cette partie supérieure du chapiteau sans l’exposer à être promptement brisée.

Toutes les sculptures du portique d’Esné sont faites avec précision et facilité. Les figures d’animaux, et particulièrement celles d’épervier, de belier, de lion et de crocodile, qui sont souvent répétées, sont parfaitement dessinées. L’effet général de ces sculptures est fort agréable ; le ton noir qu’a pris la pierre, et la poussière grise qui s’est déposée sur les parties saillantes, contribuent à les faire ressortir, sans que l’œil soit fatigué de la multiplicité des détails.

Si l’on réunit toutes les parties du monument que nous venons de décrire ; si l’on se transporte par la pensée au milieu de ces colonnes majestueuses, sous ces