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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

Dans la perspective que nous donnons, le dessin du zodiaque n’est pas suffisamment détaillé. On trouvera ce monument astronomique représenté avec la plus grande exactitude pl. 79 ; mais il est indispensable, pour faciliter l’intelligence du travail auquel il donnera lieu[1], de bien faire concevoir sa position dans le plafond du portique. Ce tableau étant d’ailleurs un de ceux que l’on a pu le mieux interpréter jusqu’à présent, il était naturel de lui réserver une place qui le mit en évidence. Si l’on pouvait rendre un compte aussi satisfaisant des autres tableaux hiéroglyphiques qui décorent la perspective que nous donnons, elle acquerrait pour nous-mêmes, qui sommes étrangers aux mœurs et aux lois des anciens Égyptiens, un intérêt inappréciable. Combien donc ce temple devait-il inspirer de vénération aux hommes qui de tous côtés y voyaient tracés en caractères ineffaçables leurs lois, les principes et les beaux résultats de leurs sciences, les préceptes de leur morale et de leur religion !

Le portique d’Esné est entièrement construit en grès. Les pierres du plafond ont jusqu’à sept à huit mètres dé longueur, sur deux de largeur : elles étaient retenues entre elles par des tenons dont on voit encore les traces. Ces pierres étaient simplement rapprochées les unes contre les autres, et se joignaient parfaitement dans toute leur longueur, sans le secours d’aucun mortier[2].

  1. Voyez le Mémoire sur les monumens astronomiques, par M. Fourier.
  2. Nous parlerons avec détail de la construction des édifices, et des matériaux qui y sont employés, dans le Mémoire général que nous nous proposons de publier sur l’architecture égyptienne.