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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

qui ont leurs camps dans les environs, près de la chaîne libyque, y font seulement quelquefois des excursions.

Le temple dont nous nous occupons, paraît avoir été construit à la hâte et avec beaucoup de négligence. Il a été mal fondé : l’appareil des pierres est on ne peut plus irrégulier ; les assises ne sont pas toujours dans le même plan, et les joints ne sont presque jamais verticaux. Dans l’épaisseur des murs, on avait pratiqué sans précaution, entre la quatrième et la huitième assise, dont les pierres forment parpaing[1], des couloirs qui ont beaucoup nui à la solidité : les pierres n’ayant point assez de liaison entre elles, plusieurs de ces murs se sont partagés dans toute leur longueur.

Dans l’intérieur du portique, une colonne s’est enfoncée verticalement de près d’un mètre. Les pierres du plafond ont encore trouvé un aplomb suffisant, et restent ainsi suspendues. Deux colonnes de la façade n’ont pas conservé le même équilibre, et leur chute a entraîné celle d’une partie du plafond. La corniche et l’architrave sont tombées, et forment, devant le temple, un amas considérable de grosses pierres, sur lesquelles on retrouve les décorations de ces diverses parties de l’édifice, et particulièrement le disque ailé de l’entre-colonnement du milieu. Enfin ce séjour, autrefois si mystérieux, est actuellement accessible de tous côtés, par des ouvertures nouvellement faites et par des brèches multipliées.

Devant le temple, à quelques mètres de distance,

  1. On appelle parpaing, dans les constructions, les pierres qui présentent un parement à l’intérieur et à l’extérieur du mur dont elles font partie.