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OU HERMONTHIS.

dont le seul temple d’Hermonthis, dans toute l’Égypte, nous a présenté l’image (pl. 95, fig. 7). Elle est sculptée, au dehors du temple, sur la partie postérieure ; sa grandeur est proportionnée à celle des figures humaines qui sont sur cette face. À sa taille élevée, à ses jambes antérieures si hautes, à son cou si allongé, à sa queue très-courte, enfin à ses deux petites cornes, il est impossible de méconnaître ce quadrupède gigantesque, l’un des plus extraordinaires de l’ancien continent[1]. On sait que sa hauteur, y compris la tête, atteint quelquefois jusqu’à dix-sept pieds ; et sa longueur totale, jusqu’à vingt-deux. La mosaïque de Palestrine en renferme une figure qui ressemble beaucoup à celle d’Hermonthis : celle-ci, par la forme de sa tête et la longueur de son cou, a de l’analogie avec le chameau ; mais nous ne l’avons pas vue marquée de ces taches vives qui l’ont fait nommer chez les anciens chameau-léopard.

C’est aux naturalistes à rechercher comment la girafe, aujourd’hui inconnue en Égypte, et qui paraît reléguée dans les déserts de l’Afrique méridionale, était connue des anciens Égyptiens, et comment ils l’ont figurée dans leurs sculptures, tandis que le chameau ne s’y voit nulle part. Son extrême douceur, sa taille élevée et la force de son corps les avaient-elles portés à l’apprivoiser et à en faire un animal domestique, au défaut du chameau ? Cela est douteux, d’après ce que rapportent de la nature de la girafe les anciens auteurs, tels qu’Héliodore et

  1. J’ai mesuré les différentes proportions de cette figure, et je les ai trouvées d’accord avec celles que citent Belon et les autres voyageurs qui ont vu la girafe en Égypte.