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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

Strabon, et aussi la plupart des voyageurs modernes. « La disproportion énorme de ses jambes, dit Buffon, fait obstacle à l’exercice de ses forces ; son corps n’a point d’assiette, sa démarche est vacillante, ses mouvemens sont lents et contraints : elle ne peut ni fuir ses ennemis dans l’état de liberté, ni servir ses maîtres dans celui de domesticité[1]. »

Il est plus probable qu’on avait choisi la girafe comme un emblème de quelque faculté, de quelque habitude physique. Ce serait trop hasarder que de proposer à cet égard une opinion quelconque ; le silence des anciens ne permettrait pas de l’appuyer : il me suffisait d’appeler ici l’attention des savans sur un fait neuf et digne de leurs recherches.

J’ajouterai que le temple d’Hermonthis renferme une seconde image de girafe, que j’ai dessinée dans le sanctuaire (pl. 96, fig. 3). Ici elle est couchée ; mais on la reconnaît aux deux petites cornes qu’elle a sur la tête. Le tableau où elle figure, serait bien propre à fournir des lumières sur le rôle qu’elle devait jouer dans les emblèmes égyptiens. En face d’elle est un chacal debout ; au-dessous, est une figure de Typhon, qui a un lion en face de lui. Ces quatre figures enferment un autel tout environné et couronné de tiges de lotus, et où pose un épervier qui a les ailes déployées, comme dans le dessus de porte de la première salle.

Ce tableau, placé au-dessus de la porte du sanctuaire, fait partie d’une grande scène qui en occupe toute la longueur ; on y voit Isis allaitant Harpocrate, soit sous

  1. Histoire naturelle, in-12, t. XI, p. 27 ; Paris, de l’imprimerie royale.