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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

tiennent la main, et dont l’un a une tête de lion (pl. 97, fig. 1), l’ibis derrière deux éperviers, une grande tige de lotus, la croix à anse et divers attributs significatifs, enfin l’œil d’Osiris qui plane sur la scène[1] ; l’autre, où Harpocrate est porté en triomphe (ibid. fig. 3). Le signe de la virilité, qui distingue cette figure, est l’emblème de la fécondation ; et les fleurs de lotus dont la draperie est brodée annoncent la crue du Nil.

J’ai dit que la scène de l’allaitement d’Harpocrate est un symbole du solstice d’hiver : voici une nouvelle raison de le croire. Dans le tableau du dessus de porte déjà décrit (pl. 95, fig. 8), on voit quatre figures de femmes qui présentent le sein au jeune dieu, et, au milieu du tableau, Harpocrate assis sur des fleurs de lotus, le doigt sur la bouche. Or, Plutarque dit positivement[2] qu’Harpocrate, sous la figure d’un enfant, assis sur un lotus et le doigt sur la bouche, est le soleil au solstice d’hiver, éteint et engourdi.

Le tableau qui est au-dessus du précédent est tout entier consacré au solstice d’été, comme l’annoncent l’épervier qui déploie ses ailes au milieu d’une multitude de lotus, et surtout la figure d’Harpocrate en état d’érection, symbole de la puissance génératrice que développe alors le soleil en faisant déborder le Nil.

Cet accord entre tous les tableaux du temple d’Hermonthis prouve, d’une manière sensible, qu’ils étaient destinés à peindre allégoriquement les quatre principales époques de l’année astronomique. L’étude que nous ve-

  1. Voyez la Description d’Edfoû, chap. V, §. v.
  2. Plut. de Iside et Osiride