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OU HERMONTHIS.

nons de faire de ce temple par les sculptures dont il est orné, en apprend bien plus sur sa destination, que les passages transmis par les auteurs au sujet de cette ancienne ville.

Voici comment s’exprime Strabon : « Après Thèbes est la ville d’Hermonthis, où l’on adore Apollon et Jupiter, et où l’on nourrit un bœuf[1]. »

Macrobe, voulant prouver que, dans le culte égyptien, la figure du taureau comme celle des autres signes du zodiaque, se rapporte au soleil, dit que, dans le magnifique temple d’Apollon à Hermonthis, on honore le taureau consacré au soleil et surnommé Pacis[2] ; et il en apporte des raisons que je passerai ici sous silence. Ce seul exemple fait voir combien les anciens ont peu connu les temples d’Égypte ; mais doit-on s’en étonner, quand on se rappelle que l’intérieur de ces temples a toujours été inaccessible aux étrangers ?

Jablonski conjecture que le nom de Pacis est corrompu, et doit se lire Pabacis, qui, selon lui, veut dire, en ancien égyptien, civicus, autrement tutélaire ; mais tout ce qu’il a écrit au sujet du taurus Hermonthites, qu’il croit le même qu’Onuphis, sans en apporter

  1. Strab. lib. XVII, pag. 816.
  2. Taurum verò ad solem referri multiplici ratione Ægyptius cultus ostendit ; vel quia apud Heliopolim taurum soli consecratum, quem Neton cognominant, maximè colunt ; vel quia bos Apis in civitate Memphi solis instar excipitur ; vel quia in oppido Hermunthi magnifico Apollinis tempto consecratum soli colunt taurum, Pacin cognominantes, insignem miraculis convenientibus naturæ solis : nam et per singulus horas mutare colores affirmatur, et hirsutus setis dicitur in adversum nascentibus, contra naturum omnium animalium, unde habetur veluti imago solis in diversam mundi partem nitentis. Macrob. Saturn. lib. I, cap. XXI, pag. 249 ; Lugd. Bat., 1597.