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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

mètres[1] au-dessous du bord, sans même tenir compte de l’exhaussement du sol.

Ce bassin doit donc être encombré d’au moins vingt-trois pieds ; mais je n’ai pas besoin d’avertir que cet encombrement est local et accidentel, et qu’il n’a rien de commun avec l’exhaussement que les dépôts du Nil ont opéré. Il suit de là que les escaliers ne devaient pas finir au milieu de chaque face du bassin[2] ; et il paraît qu’ils occupaient toute la longueur des faces, car dix mètres de haut supposent environ quatre-vingts marches ; et comme on ne peut guère supposer moins de trois décimètres ou un pied de largeur à chacune, il en résulte vingt-six mètres ou quatre-vingts pieds, qui font précisément la largeur du bassin.

La distance assez grande[3] qu’il y a entre le Nil et ce bassin pourrait d’abord faire douter qu’il ait vraiment servi de nilomètre ; en second lieu, aucun auteur ancien ne dit positivement qu’il y en ait eu à Hermonthis : il n’existe de passage à ce sujet que celui d’Aristide que je viens de citer[4] ; mais le fleuve pouvait arriver jadis par un canal jusqu’à cette ville. En outre, nous avons observé que le courant du Nil se porte de plus en plus vers la rive droite dans toute la haute Égypte ; peut-être autrefois coulait-il plus près d’Hermonthis : d’ailleurs, Aristide aurait-il pu connaître l’élévation du Nil dans cette

  1. Trente-un pieds. Voyez le Mémoire sur le système métrique des anciens Égyptiens, où j’expose quelques résultats sur les mesures du nilomètre et du temple d’Hermonthis.
  2. La gravure représente l’état actuel des choses.
  3. Un kilomètre, ou cinq cents toises.
  4. Voyez les notes de M. Langlès sur le Voyage de Norden.