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OU HERMONTHIS.

La longueur du bassin est d’environ trente mètres[1], et sa largeur d’environ vingt-six mètres[2] ; sa construction est visiblement de main égyptienne ; mais son état actuel représente mal cet ancien nilomètre que l’on dit avoir existé à Hermonthis. La colonne qui en occupait le centre, et que des voyageurs modernes prétendent y avoir vue, n’a pas laissé de vestiges. Ainsi l’on ne peut y découvrir aucun indice des hauteurs successives auxquelles s’est élevée l’inondation du Nil depuis les temps antiques, résultat qui serait si précieux pour la connaissance de l’exhaussement de la vallée et du lit du fleuve.

Au milieu du bassin, il y a une mare assez profonde, où l’eau arrive encore aujourd’hui, sans doute par filtration. Les femmes y lavent leur linge, et les bestiaux s’y abreuvent. Les escaliers des angles sont fort dégradés et encombrés : à l’un d’eux, qui est mieux conservé que les autres, on a compté dix-sept marches ; mais il est probable qu’il y en avait bien davantage, car ces dix-sept marches ne feraient au plus que six à huit pieds de profondeur. Il y a bien loin de là aux trente coudées dont le Nil s’élevait dans le nome d’Hermonthis, au rapport d’Aristide le rhéteur[3]. Je ne veux pas rechercher ici ce qu’il faut penser de cette assertion, qui est contredite par Aristide lui-même, lorsqu’il rapporte qu’à Coptos le fleuve s’élevait de vingt-une coudées, et à Éléphantine de vingt huit ; mais, quand on n’en compterait que vingt-deux au nilomètre d’Hermonthis, le fond du bassin aurait dû encore être à plus de dix

  1. Quatre-vingt-treize pieds.
  2. Quatre-vingts pieds.
  3. Aristid. in Ægyptio.