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  DERNIÈRES AMOURS. 130



STANSES :


Alors qu’aupres de vous la fortune m’appelle,
rouvrant tous les thresors que recelent les cieux,
Trop foible à contempler une chose si belle.
Je me courrouce à mOJ de.n’avoir que deux yeux.
lais las ! c-est pour mon mal que j’en veux davantage,
Car je ne voy que trop ma perte et mon dommage.

Mes yeux sont assez clairs pour lire en vos beautez
L-irrevocable loy de ma mort asseurée,
Et pour voir que trop haut mes desirs sont portez,
Ayaos raile tardive et foible. et mal cirée,
Pour voir qu’à ’"OS soleils leurs cerceaux se desfont.
Et que tout mon espoir comme neige se font.

o miS(’rable vuë à pleurer condamnée r
Tu le vois. maintenant qu-il n’en est plus saison.
El tu ne le veis pas à l’heure infortunée
Que par un doux regard tu vendis ma raison :
liais surprise et ravie, et d-amour affollée,
régayois en robjet qui mon ame a brûlée 1

Fay donc de ton erreur maintenant penitence,
Pleurant les passions qu-au cœur tu fais sentir.
Mais qui pourroit pleurer une si belle offance ?
C’est pecher doublement que de s’en repentir ;
Non. ne le faisons pas. mais monstrons au contraire
Que ce malheur forcé nous est choix volontaire.


XL.


omiserables yeu%. aussi fous que dolans !
Qui vous fait aujourd’hui IAcher taot de fontaines !
Sentez-vous plus qu-hier-de douleurs et de painps,
Perdant de vostre jour les rais estineelans ?