Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/274

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celui qui me donne le sentiment d’un desir ; et en outre, chaque perception de chacune de ces classes doit être produite par un mouvement particulier. Elles sont trop différentes entr’elles pour être les effets de causes identiques. Je conçois donc que toutes ces affections sont les résultats d’autant de mouvemens divers qui se passent en moi, et qui sont si fugitifs et si fins, que je ne puis les apercevoir que par leurs produits, mes perceptions. On voit par ces réflexions quelle prodigieuse quantité de mouvemens différens s’opèrent en nous, sans compter même tous ceux, peut-être très-nombreux aussi, qui ne sont la source d’aucune perception.

Je ne pousserai pas plus loin ces observations sur la faculté de nous mouvoir ; elles sont suffisantes pour l’objet que je me propose. Il s’agit maintenant de voir quelle est l’influence de notre volonté sur tous ces mouvemens et sur les effets qu’ils produisent.