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dépendans de ceux qui produisent en nous la perception d’un desir.

Ceux qui ne sont la source d’aucune perception, qui sont absolument inaperçus, sont par cela même totalement indépendans de notre volonté, c’est-à-dire de notre desir de les effectuer.

Ceux dont il résulte des sensations internes ou externes, nous ne pouvons pas faire qu’ils existent en nous indépendamment de leurs causes, ni que l’impression que nous font ces causes soit autre qu’elle n’est ; seulement nous pouvons faire des actions qui nous mettent dans le cas d’éprouver ou d’éviter cette impression, et qui la fortifient ou l’atténuent.

Il en est de même de ceux dont résultent des souvenirs, à la différence près que souvent, par l’effet de notre desir, les souvenirs nous viennent.

Ceux dont résultent des jugemens sont dans le même cas. Un jugement naît nécessairement des impressions qui en sont l’objet ; mais ces impressions, il est jusqu’à un certain point des moyens de les éprouver ou de les éviter à volonté.

Quant aux mouvemens dont l’effet est le déplacement de quelques-uns de nos membres, ils sont souvent dépendans de nos desirs, quoique les moyens par lesquels ils s’opèrent nous soient inconnus.

Enfin, les mouvemens internes dont résultent nos desirs, ne sont pas soumis à nos desirs eux-mêmes. Ceux-ci ne peuvent ni faire ni empêcher que ces mouvemens naissent, ni changer leur effet ; mais comme ils sont le produit d’impressions antérieures sur lesquelles notre volonté a l’espèce d’action que nous venons d’observer, il s’ensuit que des desirs pré-