Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/181

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direct, il faut, comme nous l’avons dit, énoncer d’abord l’objet de sa pensée, puis dire ce que l’on en pense ; c’est-à-dire exprimer, premièrement tout le sujet, et ensuite tout l’attribut de la proposition ; car il n’y a jamais que cela dans une phrase quelconque. C’est-là un premier point essentiel et indispensable, mais ce n’est pas le seul.

La même considération se trouve dans chacune des deux parties de la phrase. Tous les sujets et tous les attributs ne sont pas toujours composés d’un seul mot, comme dans ces phrases, Pierre dort, je travaille, et autres semblables ; au contraire, ils sont le plus ordinairement formés, chacun de la réunion de plusieurs signes, comme dans celles-ci, Pierre qui prétendait être si actif, dort sans songer à rien ; moi (ou je) que l’on accusait d’être paresseux, (je) travaille toujours, quoique personne ne me seconde.

ces divers signes sont donc la représentation d’autant d’idées partielles qui viennent se joindre à une idée principale, et la modifier de manière, à en former une nouvelle idée plus complexe que la première. Mais ces nouvelles idées ne viennent altérer la