Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/290

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Ce serait un patois ridicule et souvent inintelligible. C’est là ce qu’est une langue parlée quelconque, écrite avec une langue peinte qui n’est pas modelée sur elle, qui n’a pas été faite pour elle.

3) il est à remarquer que les figures tracées, quelque nombreuses et quelqu’embarrassantes qu’elles soient à former, à distinguer, et à retenir, sont bien loin de se prêter comme les signes vocaux, aux moindres nuances et aux plus légères modifications. Il est donc impossible qu’il y en ait autant que de mots, et que de différentes formes de chacun de ces mots : et quand on supposerait bien gratuitement, que des nations qui se servent d’un moyen si désavantageux, ont poussé la grammaire générale jusqu’au dernier terme de la perfection, qu’elles ont fait une application rigoureuse de ses principes à leur langue parlée, et qu’elles l’ont amenée au point de n’avoir aucune anomalie, de n’employer que les mots et les moyens de syntaxe réellement nécessaires, de ne modifier les premiers que de la manière la plus régulière et la plus avantageuse, et par conséquent de réduire le nombre de leurs signes, et de simplifier