Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/407

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différentes familles de mots, adaptées convenablement à autant de classes d’idées ; et en adoptant ensuite une certaine quantité de particules monosyllabiques aussi, au moyen desquelles on formerait tous les mots composés et dérivés suivant des lois constantes, de manière que la même particule employée, soit comme initiale, soit comme finale, réveillât toujours la même idée accessoire. Les langues les plus incorrectes nous donnent fréquemment cet exemple : voyez ce que nous en avons dit au chapitre des prépositions. Quand on les examine avec soin, on y trouve souvent cette règle observée comme par instinct. Il serait aisé de la suivre constamment ; et une langue orale ainsi formée, n’aurait rien à envier pour la régularité de la méthode, à ces projets de langues composées de figures tracées, que l’on nous fait tant adirer pour l’uniformité de leurs dérivations, et qui d’ailleurs n’ont aucune des précieuses qualités des sons.

La grande difficulté serait de bien établir l’enchaînement de ces dérivations : mais cette difficulté consiste toute entière à bien déterminer la série des idées. Elle est la même dans toute espèce de signes : et elle