Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/408

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est telle que, pour qu’une langue fût parfaite sous ce rapport, il faudrait que nos connaissances fussent complètes dans tous les genres. C’est ce qui constitue la vérité de cette grande maxime, que bien faire la langue d’une science, c’est créer cette science ; et que créer une science, n’est autre chose qu’en bien faire la langue. C’est-là, je crois, la partie la plus impossible du projet impossible, dont nous nous amusons actuellement à tracer le plan.

Cependant ce n’est pas tout. Il ne suffirait pas d’avoir composé parfaitement tous les élémens de notre langue ; il faudrait encore déterminer les lois de leur assemblage, de manière à ce qu’elle fût la plus claire, la plus exacte, et la plus facile à apprendre, qu’il serait possible. Or c’est-là l’objet des trois parties de la syntaxe.

Quant à la construction, je voudrais qu’elle suivit toujours la construction pleine et directe, dans toutes ses phrases et parties de phrases ; et qu’on n’y admit d’ellipses que celles qui sont faciles à suppléer, et de transpositions ou d’incises, que celles réellement utiles pour faire sentir la relation d’une proposition avec celle qui précède ou