Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/210

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dans l’Inde la forme la plus ancienne de ce récit.

Il en donne ensuite deux variantes empruntées à l’immense collection de poëmes et de contes recueillis par M. Radloff chez les tribus tartares de la Sibérie méridionale (4 volumes publiés à Saint-Pétersbourg de 1866 à 1872). Ni l’une ni l’autre n’ont le triste dénoûment de Boukoutchi-Khan.

On le retrouve, avec une conclusion qui indique un sens moral très-avancé, dans le Sultan Doraï, un conte swahili de l’île de Zanzibar. (Recueil de contes swahili, publié par Edward Steere, avec une traduction anglaise. Londres, 1870, p. 51.) Dans ce conte fort joli, mais écrit d’un style fatigant et qui n’a pas moins de soixante pages, le rôle du chat est joué par une gazelle.

Après avoir mis son maître au pinacle, la gazelle tombe malade ; celui-ci refuse de la secourir ; elle meurt, et il la fait jeter dans un puits. Quelque temps après, il rêve une nuit qu’il est, comme au début de l’histoire, sur son tas de poussière, occupé à se gratter. Il se réveille et s’aperçoit qu’en effet il est revenu à sa première condition. De ce dénoûment doit-on conclure avec M. Paris que ce récit est le seul qui ait conservé la forme primitive ?

L’ingratitude est poussée jusqu’au suprême degré dans Don Giuseppe Piru, Don Joseph Poirier, un conte sicilien de Pitré. (Fiabe novelle e racconti popolari siciliani, IIe vol., Palerme, 1875). Une