Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/211

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fois marié, don Joseph jette du sable sur la tête du renard. Celui-ci se retourne et lui dit :

— Est-ce ainsi que tu me récompenses ?

Don Joseph recommence. Furieux, le renard lui crie :

— Je pars, et je dirai partout que tu n’avais qu’un poirier.

Don Joseph a peur, prend une pierre et en assomme son bienfaiteur. Le conte ajoute que, malgré son ingratitude, il n’en fut pas moins heureux avec sa femme ; mais ce dernier trait accuse trop de scepticisme pour n’être pas moderne[1].

Ce dénoûment morose se retrouve, même en France, dans lou Compaire gatet, le Compère chat, une intéressante version populaire de l’Ariége, qu’on peut lire à la page 396 du tome III de la Revue des langues romanes.

Cette version contient de charmants détails où l’on reconnaît l’esprit français. Ainsi, jeté une nuit à la porte par le charbonnier, son maître, Compère chat rencontre tour à tour une compagnie de perdreaux et une volée d’oies sauvages qui lui demandent où il va.

— Je vais, dit-il, à Paris me faire dorer la queue.

  1. i. Je néglige un autre conte de Pitre, Don Giuvanni Miseranti, Jean Misère, qui n’emprunte au Chat botté que quelques incidents, ainsi qu’un Chat botté sans chat, des Contes lithuaniens, de Schleicher, où le héros pousse la vanterie jusqu’à l’extravagance.