Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/161

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me fait du bien ! s’écria Antoine, en respirant bruyamment.

— Hum ! toussa le Montagnais, à moi aussi !

— Et c’est ici que tu demeures ?

— Oui.

— Depuis quinze jours, m’as-tu dit ?

— Depuis la nouvelle lune.

— Où étais-tu auparavant ?

Tamahou étendit son bras vers le nord.

— Là-bas, dans la forêt, dit-il.

— Avec les tiens ?

Le Sauvage fit signe que oui.

— Pourquoi les as-tu quittés ? demanda Antoine, après un court silence.

Tamahou hésita. Puis, paraissant prendre brusquement un parti :

— Écoute, dit-il… Mais auparavant jure-moi sur les os de ton père que tu ne me trahiras pas.

— Je te le jure.

— Bien. Si tu me trompais, la balle de mon fusil irait te chercher jusque sur la grande île. Maintenant, ouvre tes oreilles, car je vais te confier un secret qui peut me faire pendre : j’ai tué un homme.

— Vrai ? fit le beau parleur en reculant d’un pas.